Erwan Ballan
Hors champ
Exposition présentée du 6 mars au 6 avril 2007

L’exposition Hors champ se déroulera du 6 mars au 6 avril 2007 à la Galerie de l’école régionale des beaux- arts de Nantes, elle participe de la recherche Abstraction menée à l’erban.

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Erwan Ballan

 « Je suis né en 1970 dans la banlieue parisienne, l’année où Support/Surface se trouve un nom avant d’imploser, deux ans après 68, trois ans avant l’assassinat de Salvador Allende, la crise pétrolière, le changement de réthorique du parti socialiste français initiant la culpabilisation du travailleur sans emploi et entérinant ainsi (sans le savoir ?) le pragmatisme du vocabulaire libéral à l’intérieur de son propre discours, la fin de la lutte des classes, les futurs délocalisations et la névrose de masse. J’appartiens donc à la première génération de tous les après : le politique, la modernité, les utopies de toutes sortes, philosophiques, urbanistiques, économiques, sociales, sexuelles...
En 1991, je me suis inscrit pour trois semaines aux Beaux-Arts de Marseille et m’y suis rendu trois fois avant de commencer d’inadéquates études d’arts plastiques à l’Université durant lesquelles je me « familiarise » avec quelques penseurs du temps d’avant la période de glaciation, celle de tous les « d’après ».
Fort de la conjonction de mes premiers souvenirs (remontant donc à 1970), de cette familiarité et de nombreux autres facteurs très actuels, mon travail s’oriente à partir de 1996 vers une tentative de réactivation de gestes et d’images appartenant à l’histoire de l’abstraction. Cette réactivation passe par la production d’une structure analogique à celle de l’objet tableau, structure permettant, par de nouveaux gestes, dans de nouvelles matérialités, la réactualisation de l’histoire de l’abstraction.
Mais par l’usage de techniques différentes de celles ayant produit ces images du passé, le rapport à l’histoire n’est connoté d’aucun appropriationisme, pas plus que par l’idéologie libérale appliquée à l’histoire, dont les pratiques appropriationistes sont le fruit.
Dans mon travail, il s’agit donc toujours de faire signifier autrement ces images, ces gestes, ces techniques, dans une relation en quelque sorte « au premier degré » avec les moyens de production de l’objet tableau. »